Auteur

Harold sakuishi est né le 16 mars 1963, on ne sait pas grand chose à son sujet, sinon que Beck est sorti en 1999 et que c’est son quatrième manga après Gorillaman (1989, 19 volumes), Bakaichi (1995) et Stopper Busujima (1996).

Le meilleur moyen d’en apprendre un peu plus sur l’auteur
est de lire ces trois interviews :

  • Interview parue dans « Virus Manga »
  • Interview parue dans « Coyote Mag »
  • Interview au salon « AnimeNext »

Interview « Virus Manga »

Cette interview de l’auteur de Beck est parue dans le virus manga n°6 de novembre/décembre 2004. Harold Sakuishi nous y parle un peu de son manga et de lui.
Q: La série Beck est née en 1999 dans Monthly shoah magazine. Qu’est ce qui vous a donné l’idée et l’envie de raconter cette histoire, de détailler cet univers ?
R: Le rédacteur en chef du magazine sait que j’aime beaucoup la musique, le rock en particulier. Il m’a conseillé en blaguant de faire un manga qui parle de rock. Cette idée ne m’intéressait pas du tout car, comme il s’agit d’un manga, il est impossible de mettre de la vraie musique sur les pages. De plus, il n’y a pas beaucoup de manga de musique a succès. Au début, je ne prenais pas du tout ses propos au sérieux, mais comme j’adore le rock, j’ai commencé à penser qu’il sera intéressant de relever le défi.

Q: Pourquoi avoir intitulé la série « Beck », alors que le chien de Ryuusuke est un personnage mineur? Êtes-vous fan de Beck et de Jeff Beck ?
R: J’apprécie effectivement ces artistes. Les musiciens comme Jeff Beck ou Beck (Beck Hansen) ne sont pas très connu au Japon. Seuls ceux qui adorent le rock les connaissent. J’ai choisi « Beck » comme titre en espérant que ce titre attire l’attention de ces fans de rock. Mon but est surtout de faire connaitre mon manga à ces personnes précises. Le titre aurait pu être « Iggy », par exemple.

Q: Beck ressemble à Black Jack. C’est étonnant pour un chien …
R: Je suis étonner que vous connaissiez Black Jack, c’est bien qu’il soit connu même en France. C’est effectivement Black Jack qui est en partie à l’origine de l’apparence de ce chien. Mais ce n’est pas tout. Il y a un court-métrage intitulé Frankentweenie de Tim Burton, le réalisateur de Nightmare before Christmas. Le chien dans ce film m’a aussi influencé. L’aspect de Beck est inspiré par ces deux oeuvres.

Q: Dans Beck, on peut trouver de nombreuses références aux musiciens rock. S’agit-il de messages pour les lecteurs ?
R: Des messages pour les lecteurs… C’est une question difficile pour moi. De toute façon, je crois que ceux qui aiment le rock apprécieront les hommages aux musiciens. J’aime beaucoup aussi ce que j’appellerais « la philosophie du rock » ou « le côté idéologique du rock ». J’aimerais bien que cela plaise aussi aux lecteurs.

Q: La plupart des musiciens que vous évoquez dans Beck datent des années 70 et 80. Est-ce votre intérêt particulier pour cette période qui motive ce choix ?
R: Je n’ai pas l’intention spécifique de suivre le courant historique, mais à franchement parler, le rock de la période des Doors était beaucoup plus dynamique que maintenant. Il est possible que je fasse plus souvent référence à cette musique, plutôt qu’à celle des autres périodes. Mais j’aime aussi l’époque des RED HOT CHILI PEPPERS. Je ne suis pas du tout nostalgique des années 60 et 70, je ne dis pas que c’était l’âge d’or du rock. Par contre, je ne peux pas dire non plus que le rock d’aujourd’hui soit le meilleur. Je pense que chaque période a ses points forts. On peut trouver des points positifs même dans le hard rock ou le punk, par exemple. Si je devais choisir une période qui m’est très chère personnellement, je dirais le début des années 90, lorsque j’étais très jeune. Mais je pense que chaque période est intéressante : dans mon manga, je n’ai pas l’intention de faire des distinctions entre les différentes époques.

Q: Ryuusuke est un japonais né aux Etats-unis. Les Etats-unis demeurent selon vous le pays de référence du rock ?

R: Quand on parle du rock, l’Angleterre et les Etats-unis sont évidemment incontournables. Naturellement, lorsque l’on aime le rock, on ne peut pas faire autrement que de penser à ces deux pays là. Par exemple, s’il y a une personne dans notre entourage qui représente la culture rock de ces pays là, on ne la regarde qu’avec admiration ou jalousie. Quand on a vraiment envie de parler du rock, on a besoin de ce genre de personne. Dans mon entourage, j’ai une amie qui a longtemps vécu à l’étranger et elle m’a beaucoup influencé.

Q: Le treizième tome japonais de Beck est vendu avec un cd musical. Quel a été votre rôle dans ce projet ? Et comment avez-vous participé à l’adaptation de la série en dessin animé?
R: Ha ha ha! A vrai dire, je ne suis pas à l’origine de ce projet de CD. C’est l’idée d’un éditeur de ma maison d’édition. C’est donc lui qui a dirigé ce projet et pas moi. Concernant la série d’anime, vu que je ne suis pas spécialiste en la matière, je fais confiance aux gens de la production. Pour l’instant j’attends impatiemment le résultat en tant que simple fan.

Q: Quels sont les mangakas que vous appréciez, qui vous ont influencé, tant du point de vue du dessin que de la narration ?
R: C’est encore une question difficile: j’aime de nombreux mangakas… En plus je lis des mangas depuis mon enfance… Je ne sais pas s’il est connu en France, mais j’adore IKEGAMI Ryôichi: Crying Freeman a même été adapté en film live. Si j’en ajoute un autre, ce sera KOBAYASHI Makoto de What’s Michael? Je crois que je suis influencé par ces deux auteurs. J’aime aussi le dessin d’ÔTOMO Katsuhiro et d’autres.

Q: Au Japon, 19 tomes de Beck sont sortis à ce jour. Tenir aussi longtemps une série pose des problèmes ?
R: Comme je vous l’ai dis, il n’y avait pas de manga ayant la musique comme thème principal. Le plus difficile pour moi a été d’intégrer la musique dans la narration pour qu’elle devienne un divertissement. Mon souci principal demeure que mon manga plaise aux lecteurs.

Interview réalisée par Stéphane FERRAND et Sébastien LANGEVIN

Interview « Coyote Mag »

Voici une nouvelle interview d’Harold Sakuishi paru dans le magazine « Coyote Mag »
Q: Quand êtes-vous né et quel était votre jeu favori quand vous étiez enfant ?
R: Je suis né en 1969… Juste à ce moment, Let It Be des Beatles fut sorti. J’ai joué beaucoup au Softball Quans j’étais enfant.

Q: Qu’est ce qui vous a amené à cette carrière de mangaka ?
R: J’aime dessiner depuis que je suis petit et j’ai toujours lu des mangas, donc j’ai naturellement suivi cette voie quand j’étais adolescent. Puis mes maîtres m’ont appris le métier. Mais beaucoup d’entre nous vont vous dire la même chose: la vocation apparaît souvent très tôt. Quoiqu’il en soit, j’aime mon travail, particulièrement la partie scénario.

Q: Pensez vous qu’il y ait un personnage comme vous dans Beck ? Comme Yukio avant de connaître le rock, avez vous eu les mêmes problèmes ?
R: En général, tous mes personnages dans mon travail sont une partie de moi-même, qu’ils soient membres d’un groupe ou rebelles et violents. Dans le même temps, il n’y en a aucun qui soit une copie de moi. Concernant le problème de Yukio avant qu’il rencontre le rock… En réalité je pense que tout le monde a eu l’expérience de ces problèmes, vous savez, cette période difficile de l’adolescence où vous vous sentez seul et inintéressant.

Q: Les scènes de concert sont vraiment réalistes… Avez-vous pris des modèles pour les endroits ou les groupes jouent ?
R: Pas directement, mais il y a beaucoup d’endroits de ce genre au Japon. Vous le réalisez dès que vous le voyez. On utilise des noms de salle Américaine et Anglaise aussi.

Q: Êtes-vous inspiré par d’autres auteurs? Comment jugez-vous votre propre style?

R: Je suis devenu mangaka en lisant beaucoup bien sur. J’ai certainement eu quelques influences, donc je ne suis pas sur d’avoir mon propre style personnel. C’est très dur de s’analyser. J’aimerais que les lecteurs me disent leurs sentiments à propos de cela.

Q: Dans quel environnement travaillez-vous dans votre studio? Selon vous, Qu’est ce qui est difficile en travaillant avec une équipe et comment divisez-vous les tâches ?
R: L’environnement est très dynamique et tout le monde en général travaille avec un bon esprit. C’est inévitable, sinon, ça serait invivable. La difficulté de travailler avec une équipe, est la complémentarité des capacités. Chacun a son propre talent mais c’est un handicap aussi. Donc vous devez assigner les tâches qui collent le mieux a chacun. Quand vous assignez les tâches, le plus important est de voir les qualités des artistes et cela requiert plus d’énergie que vous le croyez. Par exemple, certains sont bons pour les décors ou les effets de lumières et d’autres n’ont aucun talent pour ça.
Au final, vous devez évaluer la culture et l’expérience de votre équipe. Vous comprenez aussi que vous ne pouvez dessiner des endroits où vous êtes allé. Par exemple, si je demande à quelqu’un de dessiner a Izakaya (pub japonais traditionnel) après que les clients soient partis, certains pourront le faire très rapidement et d’autres n’auront aucune idée de l’atmosphère à retranscrire.

Interview réalisée par Béatrice BABIGNAN

Interview « AnimeNext »

Voici une interview d’Harold Sakuishi realisé sur le salon « AnimeNext »
Q: De quel endroit du Japon venez-vous?
R: De la préfecture de Nagoya, d’ou viennent beaucoup d’artistes

Q: Quelle est votre journée type ?
R: Je commence ma journée (à cause du decallage horaire) avec un match de baseball, en général les Seattle Mariners. Puis il est l’heure d’aller au travail. J’avance au rythme de cinq pages par jour.

Q: Utilisez-vous des ordinateurs ou des nouvelles technologie pour dessiner ?
R: Je n’ai pas adopté la nouvelle technologie. Je dessine avec un stylo et du papier

Q: Avant de commencer Beck, aviez-vous visité les USA ?
R: Je m’y était rendu deux fois déjà. J’ai participé à un festival local à Rutherford, NJ pendant 3 mois et ensuite j’ai visité Seattle.

Q: A quel personnage de Beck vous identifiez-vous le plus ?
R: Chiba et Koyuki. Chiba est le coté démoniaque de Sakuishi et Koyuki le bon. Ces personnages montrent differents cotés de ma personnalité.

Q: Beck ne parle que de musique. Quels sont vos groupes préférés ?
R: Red hot chili peppers, U2 et stevie wonder. J’aime aussi Common et son nouvel album.

Q: Je suis un enorme fan de Stevie Wonder moi aussi! Quelle est votre chanson favorite ?
R: « Feeding off the love of the land » est ma préférée. Mais j’aime aussi beaucoup « Higher Ground ».

Q: Est-ce que votre culture musicale a influencée vos personnages?
R: Oui. La manière dont Koyuki tiens sa guitare est basée sur Tom Morello. L’attitude de Chiba et son style est basé sur Zach de la Rocha. Jimmy paige a inspiré Ryuusuke et sa manière de jouer de la guitare.

Q: J’ai entendu que votre personnage de Saitou-san est basée sur une vrai personne. Qui est-ce ?
R: Chez moi je vais dans une salle de sport et le vrai Saitou-san est mon professeur de natation.

Q: Donc, je sais que vous etes un grand fan de Baseball. Qui sont vos équipes favorites ?
R: Les Seattle Mariners, New York Yankees et bien sur les Chunichi Dragons.


Interview réalisée par Josh Pool (source tokyopop )